La sédentarité, une pandémie invisible dans les bureaux luxembourgeois

Nous sommes nombreux à passer la majorité de nos journées assis devant un écran. Ce mode de travail, devenu la norme dans les entreprises du secteur tertiaire, a pourtant un prix : notre santé.

 

Selon une enquête menée par le Ministère de la Santé luxembourgeois (2023), plus de 76 % des salariés du tertiaire passent plus de 7h par jour assis, sans véritable interruption. Parmi eux, 40 % déclarent ne faire aucun mouvement significatif pendant leur journée de travail, en dehors de leur trajet domicile-bureau.

Au niveau européen, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) indique que la sédentarité est aujourd’hui le 4ᵉ facteur de risque professionnel le plus courant dans les bureaux, juste après le stress, le bruit et la charge mentale.

 

Et les conséquences sont claires : augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, troubles musculo-squelettiques (TMS), obésité, fatigue chronique, et même dépression. Une étude de l’OMS estime que la sédentarité pourrait être responsable de plus de 5 millions de décès dans le monde chaque année.

 


Le bureau : un environnement à risque mal identifié

Dans le secteur tertiaire, la sédentarité n’est pas un accident : elle est structurelle. L’organisation du travail, les outils numériques, le modèle économique basé sur la concentration et la rapidité d’exécution… tout pousse à rester statique.

En entreprise, le salarié est souvent confronté à ce que l’on appelle une « contrainte organisationnelle d’immobilité »: il est physiquement disponible, mais socialement empêché de bouger. La pression du regard, la culture du “toujours productif”, le manque d’espaces adaptés et l’accumulation de réunions virtuelles rendent les pauses ou les déplacements presque illégitimes.

Des audits menés par OFSIP dans le secteur bancaire luxembourgeois ont révélé que près de 60 % des collaborateurs ne quittaient pas leur poste plus de deux fois par jour, et que l’espace autour du bureau n’était pas conçu pour faciliter le mouvement.

 


Une obligation légale encadrée au Luxembourg

La législation luxembourgeoise est pourtant très claire sur les obligations en matière de prévention. L’article L.312-1 du Code du travail impose à l’employeur de « veiller à la santé physique et mentale des travailleurs », ce qui inclut la prévention des risques liés à la posture statique prolongée.

Depuis les Recommandations ITM de décembre 2024, il est aussi explicitement demandé d’intégrer la problématique de sédentarité dans :

 

  • le DUER (Document Unique d’Évaluation des Risques),
  • les actions de formation santé-sécurité,
  • les plans de prévention ergonomique.

 

En cas de maladie professionnelle avérée ou d’accident du travail lié à une mauvaise organisation (TMS, phlébite, burn-out physique), la non-prise en compte du facteur sédentarité peut être considérée comme une négligence et entraîner des sanctions administratives, voire pénales.

 


Un coût humain et économique sous-estimé

Il faut bien comprendre que la sédentarité ne coûte pas seulement à la santé des collaborateurs, elle coûte aussi très cher à l’entreprise.

D’après une étude de l’UEL (Union des Entreprises Luxembourgeoises) de 2022 :

 

  • Les TMS liés à l’inactivité sont responsables de plus de 25 % des arrêts maladie de plus de 3 jours.
  • Chaque jour d’arrêt coûte en moyenne 287 € à l’entreprise (entre perte de production et frais indirects).
  • Un salarié sédentaire non pris en charge a 20 % de chances en plus de quitter l’entreprise dans les 2 ans.

 

Et à l’échelle nationale ? La CNS a enregistré en 2023 une hausse de 18 % des remboursements pour lombalgies chroniques chez les salariés du tertiaire, avec une durée moyenne d’arrêt de 17 jours par épisode.

 


Des leviers de prévention efficaces… mais encore trop peu utilisés

La bonne nouvelle, c’est que des solutions existent. Et elles sont souvent plus simples qu’on ne le pense.

Mais attention : on ne résout pas la sédentarité avec quelques affiches ou une corbeille à fruits dans l’open space. Il faut une stratégie sincère et systémique, ancrée dans le quotidien.

Voici ce qui fonctionne vraiment :

 

  • L’intégration de postes assis-debout : dans un audit OFSIP mené auprès de 200 salariés, 91 % affirment bouger davantage avec ce type de mobilier.
  • Des routines de pause intégrées à l’agenda : 5 minutes toutes les heures pour se lever, respirer, s’étirer.
  • Des challenges collectifs de mouvement : le simple fait d’instaurer une culture du pas (ex. 5000 pas/jour) relance la dynamique.
  • Des formations régulières sur l’ergonomie et les postures, ciblées par métier.

 

L’idéal ? Une politique RH qui intègre la mobilité comme un droit et un facteur de performance.

 


Changer de paradigme, pour une entreprise qui respire

Et si la prévention de la sédentarité devenait un marqueur de la santé sociale de l’entreprise ? Un signal fort, envoyé aux collaborateurs : « votre bien-être est aussi important que vos résultats. »

Dans les structures que nous accompagnons, la réduction de la sédentarité a souvent un effet domino : plus de cohésion, moins d’absences, meilleure ambiance de travail. Et une image employeur valorisée, surtout auprès des jeunes générations qui placent le bien-être au centre de leur engagement.

 


Ce qu’on propose concrètement chez OFSIP

Depuis plusieurs années, nous intervenons auprès des entreprises du secteur tertiaire avec :

 

  • Des audits de postes détaillés, avec analyse du niveau de sédentarité.
  • Des ateliers interactifs pour sensibiliser à l’ergonomie du travail sur écran.
  • Des formations ciblées pour les managers, les RH, les collaborateurs.
  • Des conseils sur l’aménagement d’espaces favorables au mouvement.

 

Notre approche est toujours adaptée, pédagogique, et ancrée dans la réalité du terrain luxembourgeois.

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